L’économie circulaire

L’économie circulaire

Petit à petit, tout le monde commence à prendre conscience des causes et des conséquences de la crise écologique que nous traversons. 

Notre modèle de production et de consommation actuel est particulièrement remis en question : le modèle de l’économie linéaire n’est pas compatible avec les enjeux environnementaux (et sociaux) actuels.

 

D’ici 2050 la population va augmenter de 20%, si l’on continue sur ce modèle, cela signifie:

  • 4 fois plus d’échanges commerciaux
  • +200% de consommation de ressources
  • +52% d’émission de GES
  • +38% des espèces disparues

 

Il devient donc très urgent de trouver des alternatives. C’est dans ce contexte qu’est apparu au début des années 2000 le concept de l’économie circulaire. Un modèle qui semble plus soutenable.

 

L’économie linéaire – extraire, fabriquer, consommer, jeter – est un modèle qui consomme des ressources naturelles et de l’énergie pour fabriquer des produits qui deviendront, en fin de compte, des déchets. A contrario, l’économie circulaire a pour objectif de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources ainsi que la production de déchets.

 

La littérature sur le sujet commence à abonder, nous pouvons vous conseiller de lire par exemple : Cradle to cradle de Michael Braungart et William McDonough ou Économie circulaire : l’urgence écologique écrit par Jean-Claude Lévy. 

 

⚠️ Attention, pour mettre en application dès maintenant le concept d’économie circulaire, pensez d’abord à emprunter le livre à des amis ou dans une bibliothèque, regardez des groupes d’échanges de livre, des dons et sinon achetez d’occasion 

 

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir le concept de l’économie circulaire comme défini par l’ADEME (l’Agence de la transition écologique). 

 

Définition générale de l’économie circulaire

 

Selon l’ADEME, l’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien être des individus.*

 

L’économie circulaire se décline donc sur 3 niveaux d’actions: 

  • La production et l’offre des acteurs économiques
  • La demande et le comportement des consommateurs
  • La gestion des déchets



Mais concrètement comment fait-on ? L’ADEME propose 7 piliers répartis dans ces 3 domaines d’action qui mis en place permettent de dépasser l’économie linéaire:

  • L’approvisionnement durable
  • L’éco conception
  • L’écologie industrielle et territoriale
  • L’économie de la fonctionnalité
  • La consommation responsable
  • L’allongement de la durée d’usage
  • Le recyclage

 

Le 1er domaine d’action : la production et l’offre des acteurs économiques

 

  1. L’approvisionnement durable

 

C’est un mode d’exploitation/extraction des ressources efficace économiquement et responsable socialement et écologiquement.

L’objectif est d’éviter les pertes/gaspillages et extraire de façon intelligente, c’est-à-dire exploiter les ressources renouvelables en tenant compte de leur capacité à se renouveler. 

 

C’est aussi une manière d’acheter responsable qui prend en compte des critères environnementaux et sociaux.

On parle ici d’achats éthiques, solidaires, équitables, éco-responsables, qui s’inscrivent dans les stratégies et réglementations de la RSE des entreprises et des collectivités.

 

  1. L’éco conception

 

L’écoconception c’est intégrer les caractéristiques environnementales dès la conception d’un procédé, d’un bien et d’un service en vue d’améliorer la performance environnementale tout au long de leur cycle de vie.

C’est une démarche créative, source d’innovation et de différenciation, l’écoconception constitue une approche positive de l’environnement et un levier de création de valeur.

Cela passe par l’optimisation de la consommation d’énergie, la réduction du gaspillage et des déchets, un tri rigoureux, l’utilisation d’intrants respectueux de l’environnement, le rejet de l’obsolescence programmée ou encore la facilitation du réemploi et du recyclage futur du produit.

 

  1. L’écologie industrielle et territoriale

 

C’est un mode d’organisation inter entreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de besoins.

L’objectif est d’optimiser les ressources sur un territoire, qu’il s’agisse de déchets mais aussi d’énergies, d’eau, de matières ou d’équipements et d’expertises.

Cette approche s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels. Elle impacte positivement la société et réduit l’impact environnemental des entreprises. 

Après la crise de 2008 on a vu l’essor de l’économie du partage entre particuliers comme airbnb. Après la crise covid en 2020, on espère voir l’essor de l’économie du partage entre professionnels !

 

Sur le sujet on vous invite à lire les travaux de Navi Radjou sur le partage B2B**

  1. L’économie de la fonctionnalité

 

L’idée est de privilégier l’usage à la possession et tend à vendre des services liés aux produits plutôt que les produits eux-mêmes.

C’est une forme d’économie collaborative, l’objectif est de réduire les externalités négatives de l’activité sur l’environnement.  

La consommation de matières premières et d’énergie est réduite, l’obsolescence programmée est mise à mal car le fabricant cherche à faire durer le produit le plus longtemps possible, et le recyclage du produit est plus efficace, car pris en charge par le fabricant.

 

Le 2nd domaine d’action : la demande et le comportement des consommateurs

 

  1. La consommation responsable

 

C’est choisir les biens/services que l’on consomme selon les impacts sociaux et environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou services). 

On parle alors d’une consommation raisonnée.

Le consommateur (ménages, acheteurs publics ou privés) est responsabilisé. Pour faire ce choix, le consommateur doit pouvoir accéder à de l’information fiable.

Les entreprises et l’État ont donc aussi un rôle à jouer pour permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés. Les travaux autour de l’affichage environnemental sont en cours depuis 2013. Quatre secteurs professionnels participent volontairement au déploiement de l’affichage environnemental en France sous la supervision de l’Ademe*** :

  • L’habillement.
  • L’ameublement.
  • L’hôtellerie (impacts d’une nuitée, petit déjeuner compris).
  • Les produits électriques et électroniques.

 

  1. L’allongement de la durée d’usage

 

Ici on parle côté consommateur, qui pour allonger la durée d’usage d’un bien va recourir à la réparation ou à la vente ou don d’occasion, ou à l’achat d’occasion.

 

Il existe 3 manières d’agir appelé les 3R:

  • La réparation : remettre les produits défectueux en état de marche au lieu de les jeter.
  • Le réemploie : réutilisation du produit à l’identique par un second consommateur via le marché de l’occasion.
  • La réutilisation : utiliser certains déchets ou parties de déchets encore en état de fonctionnement dans l’élaboration de nouveaux produits.

 

Le 3ème domaine d’action : la gestion de la fin de vie

 

  1. Le recyclage

Le recyclage consiste en la « réintroduction directe d’un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel d’une matière première neuve ».****

Il permet d’éviter l’enfouissement et l’incinération des déchets, vecteurs de pollution environnementale.

 

Avant le recyclage, le tri est donc nécessaire ! Le problème majeur reste la séparation des différents matériaux. Le recyclage est gourmand en énergie et tout ne peut pas être recyclé : la matière se dégrade. 

Le recyclage ne doit pas être la seule réponse mais la dernière solution lorsque tous les autres piliers de l’économie circulaire ont été optimisés.

 

On ne peut pas s’empêcher de terminer avec l’adage : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas.



Conclusion

 

En complément des 4R proposés ici (Réparation, réemploie, réutilisation et recyclage), nous aimerions rajouter : Rendre à la terre. Composter c’est fermer la boucle carbone. Le retour à la terre est pour nous aussi un pilier de l’économie circulaire.



*https://expertises.ademe.fr/expertises/economie-circulaire

**https://tnova.fr/economie-social/entreprises-travail-emploi/la-revolution-du-partage-b2b/

***https://www.ecologie.gouv.fr/laffichage-environnemental-des-produits-et-des-services-hors-alimentaire

***https://www.economie.gouv.fr/cedef/affichage-environnemental

****https://www.senat.fr/rap/o98-415/o98-4152.html